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Robert Irwin, Paris (2025)

Robert Irwin

21 Mai – 19 Juillet 2025

Date

21 Mai – 19 Juillet 2025

Adresse

White Cube Paris

10 avenue Matignon
75008 Paris

La seule véritable interrogation de l'art en tant que sujet pur est une interrogation sur notre potentiel à connaître le monde qui nous entoure et à y être activement présents.

— Robert Irwin, 2018

Pendant plus de soixante-dix ans, l'artiste américain et pionnier du mouvement Light and Space, Robert Irwin (1928–2023), a redéfini les contours de ce que l'art pouvait être. Marquant la dernière exposition conçue par l'artiste avant sa disparition à l'âge de 95 ans, cette exposition rassemble huit œuvres murales fluorescentes et une sculpture monumentale réalisées au cours de la dernière décennie de l'artiste. Ensemble, elles nous montrent la fascination constante d’Irwin pour l’aspect expérientiel de l’art.

Considérant la perception comme le sujet fondamental de l'art, Robert Irwin cherchait à abolir les frontières entre l'art et l'environnement. Il en est venu à qualifier son art de « conditionnel », c'est-à-dire fondé sur son existence au sein du monde plus large qui l’entoure et sa réponse à celui-ci. Après avoir débuté sa carrière en tant que peintre expressionniste abstrait dans les années 1950, produisant des études minimales de forme et de couleur, il a ensuite développé une œuvre d'envergure, comprenant notamment des installations in situ remarquables impliquant la manipulation de la lumière, de l'espace et de la rencontre du spectateur avec l'œuvre. Si Robert Irwin commence à utiliser des lumières fluorescentes à la fin des années 1970, révélant déjà son intérêt pour des phénomènes optiques subtils, ce n’est qu’en 2008 qu’elles deviennent un élément central de sa pratique artistique. Les huit sculptures murales exposées dans les galeries constituent l'aboutissement de ces recherches formelles et perceptuelles, et comprennent des colonnes de tubes fluorescents de deux mètres de hauteur, superposés de gélatines colorées, émettant des lumières de luminosités différentes, masquées par endroits par des bandes de ruban adhésif isolant, voire éteintes. Spécifiques à chaque sculpture, les teintes et les intensités qui en résultent prennent en compte la juxtaposition et la séquence, mais aussi l'interaction visuelle de la couleur et de la lumière. « Il faut comprendre que cette réduction était une réduction de l'imagerie au profit de la physicalité », a déclaré Robert Irwin, « une réduction de la métaphore au profit de la présence. »

La lumière et ses effets optiques sont restés une préoccupation pour Robert Irwin tout au long de sa carrière, mais dans ces œuvres plus tardives, les matériaux énumérés par l'artiste comprennent non seulement la lumière mais aussi « l'ombre + la réflexion + la couleur », témoignant d'un élargissement des limites de ses préoccupations. Ces sculptures – qui combinent à la fois des lumières dissimulées, tamisées ou complètement éteintes – célèbrent ces quatre aspects de son médium tout en n'en privilégiant aucun. Les sept tubes fluorescents verticaux dans Empire #4 (2014–15), par exemple, voient leur luminosité diminuer progressivement jusqu'à atteindre les bords extérieurs de la sculpture. L'atténuation graduée et le fait que les lumières ostensiblement « blanches » possèdent en réalité des différences subtiles de température, obligent les spectateurs à discerner les plus infimes variations de luminosité, de couleur et de ton. Telle qu'elle est identifiée dans le médium d'Irwin, cette chorégraphie s'étend des tubes fluorescents eux-mêmes à leur émanation sur les murs de la galerie, à leurs reflets dans le métal et le verre, et enfin à leurs ombres portées.

Les titres des œuvres, tantôt sobres et codifiés, tantôt poétiques et référentiels, témoignent de l'intérêt d'Irwin à compliquer les frontières artistiques. Basie’s Basement (2015), par exemple, est tirée de l'album du musicien de jazz Count Basie datant de 1992 et invite à une lecture synesthésique de la sculpture, qui alterne tubes lumineux vert vif, blancs, gris et « noirs » pour produire une cadence presque audible. Sedona AZ (2015), quant à elle, déploie un rythme différent, à travers une procession symétrique de tubes fluorescents blancs et violets, allumés et tamisés, culminant avec un jaune vif en son centre. Ici, le titre offre une lecture figurative de la composition, qui semble inspirée, voire représentative, d'un paysage désertique de l'Arizona au crépuscule.

La dimension in situ caractéristique de la pratique d’Irwin se manifeste par la sculpture autoportante de grande échelle ​​Untitled - Faceted (2021), réalisée avec son collaborateur de longue date Jack Brogan. Cette installation de trois mètres de haut présente six colonnes semi-transparentes construites à partir de plaques d’acrylique pigmenté dans des tons de rouge profond, vert et gris froid qui, comme les œuvres fluorescentes de l'artiste, mettent l'accent sur la perception et l'expérience comme creuset d'une rencontre artistique. Complétée par la présence et la participation du spectateur, l'œuvre se métamorphose selon l’angle d’observation, avec ses plans parallèles et perpendiculaires en acrylique qui obscurcissent et révèlent différemment les couleurs et formes internes, laissant aussi entrevoir l’environnement alentour. Bien qu'Irwin ait commencé à travailler avec le polymère acrylique dès les années 1960, ​​Untitled - Faceted se présente à la fois comme un témoignage des explorations formelles de l'artiste et un monument à l'expérience humaine, à la fois formidablement solide et évanescent, sinon immatériel.

Robert Irwin est né en 1928 à Long Beach, en Californie. Il a vécu et travaillé à La Jolla, en Californie, où il est décédé en 2023. Il a exposé à de nombreuses reprises, notamment lors d'expositions personnelles à Kraftwerk Berlin (2021) ; Pratt Institute School of Architecture, New York (2019) ; University Art Museum, California State University (2018) ; Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington, DC (2016) ; DIA:Beacon, New York (2015) ; Wiener Secession, Association of Visual Artists, Vienne (2013) ; Whitney Museum of American Art, New York (2013) ; Walker Art Center, Minneapolis (2009) ; Museum of Contemporary Art, San Diego (2007) ; Chinati Foundation, Marfa, Texas (2006) ; DIA Center for the Arts, New York (1998) ; Musée d’Art Contemporain, Lyon, France (1998) ; The Museum of Contemporary Art, Los Angeles (1993) ; Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris (1993) ; et Museo Nacional Centro de Arte Reina Sofía, Madrid (1993). Parmi ses expositions collectives figurent notamment celles de la Hayward Gallery, Londres (2018) ; Centre Georges Pompidou, Paris (2009) ; The Museum of Modern Art, New York (2008) ; Solomon R. Guggenheim Museum, New York (2004) ; Whitney Museum of American Art, New York (1999) ; Louisiana Museum of Modern Art, Humlebaek, Danemark (1997) ; Kunstmuseum Wolfsburg, Allemagne (1997) ; Castello di Rivoli, Turin, Italie (1997) ; et The Hammer Museum, Los Angeles (1997). Robert Irwin fut le premier artiste à recevoir le prix « Genius » de la fondation John D. et Catherine T. MacArthur en 1984.

Vues d'exposition

Sélection d'œuvres

Robert Irwin

Legacy #3, 2012

Robert Irwin

#6 x 8', 2015

Robert Irwin

Empire #4, 2014-15

Robert Irwin

Untitled, 2021

Robert Irwin

#6 x 8', 2015

Robert Irwin

Basie's Basement, 2015

Robert Irwin

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