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Enrico David, White Cube Paris (2025)

Enrico David

The Soul Drains the Hand

21 Octobre – 19 Décembre 2025

Date

21 Octobre – 19 Décembre 2025

Adresse

White Cube Paris

10 avenue Matignon
75008 Paris

« The Soul Drains the Hand » marque la première exposition personnelle d’Enrico David à Paris, présentant plus de vingt nouvelles œuvres, parmi lesquelles des sculptures, des textiles et des œuvres sur papier. Le titre de l’exposition renverse la formule bien connue de toute création artistique: plutôt que la main agisse comme le canal de l’âme, c’est l’âme qui pèse et épuise la main de l’artiste. Cette inversion fait écho à la réflexion constante de l’artiste sur la frontière poreuse entre vie intérieure et forme extérieure, ainsi que sur le coût émotionnel généré lorsque la matière est chargée de donner forme à l’immatériel.

Les œuvres exposées à White Cube Paris oscillent sans cesse entre différents registres: les sculptures adoptent l’apparence de meubles ou d’objets rituels ; les textiles sont animés par des figures en cuivre repoussé ; les dessins capturent des impulsions fugaces en lignes et en gestes. Les références à l’histoire de l’art abondent : les œuvres portent les traces visibles de Giotto et des maîtres de la Renaissance jusqu’à Duchamp et Medardo Rosso, offrant une richesse de citations qui échappe à toute assimilation canonique. « L’œuvre est un corps étranger », observe Enrico David. « Moins j’en reconnais les contours, la substance, l’intention, plus elle me parle. Je suis attiré par l’idée de l’œuvre comme quelque chose qui se présente devant moi, comme un voyageur descendant d’un bus en provenance d’un lieu inconnu […] Parfois, j’y reconnais des traces familières, mais au mieux, la rencontre reste déconcertante et surprenante. »

C’est dans cette incertitude, où la reconnaissance vacille et où le familier glisse vers l’étrangeté, que la pratique d’Enrico David prend racine. Plusieurs œuvres exposées soulignent le caractère récursif et cumulatif de sa démarche en revisitant des formes antérieures dans de nouveaux matériaux et à de nouvelles échelles. Le corps y apparaît comme un refrain central à la fois provisoire, mutable et, comme le remarque l’artiste, « en train de se faire ». Plus qu’un simple motif, le corps fonctionne comme un espace dans lequel Enrico David interroge les questions d’identité, de performativité et de persona. Parmi ces œuvres, Assumption of we (2014–25), moulée en plâtre polymère, prolonge l’œuvre The Assumption of Weee datant de 2014. La sculpture présente une masse figurative dans laquelle plusieurs corps s’élèvent d’une base commune, leurs membres et torses pressés les uns contre les autres tandis que leurs têtes restent distinctement articulées, comme figées en plein mouvement. Interprétées comme les facettes d'un même être, les figures suggèrent une identité plurielle, tandis que le titre fait référence à la condition commune qui permet l’émergence d’un « nous ». Sa surface blanche comme la craie et ses visages détaillés au graphite rappellent l’origine de l’œuvre dans le dessin, médium à partir duquel naissent de nombreuses sculptures de l’artiste.

Le titre de l’exposition met également en avant la primauté du dessin dans la pratique d’Enrico David, ainsi que le dilemme de la sculpture et de sa traduction en forme matérielle. Ici, l’artiste cite l’impératif du philosophe Gilles Deleuze « d’apporter quelque chose d’incompréhensible dans le monde », où le dessin n’est pas seulement un point de départ, mais aussi une provocation pour la sculpture, et la mesure à laquelle celle-ci doit se confronter. « Souvent, le dessin me dit : je pourrais devenir une sculpture, mais alors – quelle sorte de sculpture deviendrais-je ? De quoi serais-je fait ? ». Issu d'une famille d'artisans dont les compétences couvraient divers domaines de l'artisanat, Enrico David a été très tôt imprégné par la pratique artisanale, influence profonde qu’il détourne de manière non orthodoxe dans son travail. Chaque médium propose sa propre résolution, déterminant les termes par lesquels un dessin acquiert masse et présence, qu’il soit en plâtre polymère, en bronze ou dans d’autres matériaux. Cette recherche se prolonge dans la série de tapisseries en laine, présente dans l'exposition, un médium sur lequel Enrico David a précédemment collaboré avec sa sœur, antiquaire et restauratrice de textiles. Ces tapisseries se situent entre plan pictural et relief sculptural, leurs surfaces tissées animées de figures en cuivre repoussé dont les contours gestuels prolongent l’élan du dessin tout en le projetant vers la forme. Elles sont « comme des émissaires de ce qui n'est pas encore arrivé », suggère l'artiste, « préfigurant peut-être une future incarnation sculpturale, ou se délectant discrètement de la nature fragmentée de leur propre création ».

L'engagement d’Enrico David pour la figuration situe le corps comme une arène où l'identité est en perpétuelle répétition. Les bronzes appariés Self Portrait (2025) et You are her (2025), issus de peintures antérieures, peuvent être interprétés comme un autoportrait et son contre-portrait, ou comme deux inflexions d’une identité instable. Leurs traitements formels divergent: l’un, accumulatif, composé de petits « cailloux » de bronze ; l’autre, plus lisse, schématisé en parties plus lisibles, sa silhouette évoquant une présence féminine énigmatique. Cette insistance sur la figuration imprègne également les sculptures en forme de meubles d’Enrico David, dans lesquelles des objets domestiques sont perturbés par l'apparition de corps. Dans Sleepwalker (2025), une figure s'allonge jusqu'à former le pied d'une lampe, sa tête encerclant un globe lumineux en onyx. Dans l'œuvre judicieusement intitulée Intruder (2025), une table à manger en chêne est soutenue d'un côté par un appendice qui fusionne une raboteuse – un outil utilisé en menuiserie – avec un visage inversé en bronze, contraint de supporter le poids du meuble. Dans ces œuvres, une figure partielle perturbe l'apparente neutralité du design: ce qui devrait servir de support passif se voit chargé d'un poids psychique.

Enrico David reconnaît une tension inhérente et une précarité fondamentale dans les manières dont une pulsion intérieure parvient à s’imprimer dans son travail. Parfois, observe-t-il, l’esprit saisit la forme avec clarté tandis que la matière elle-même reste agitée et incertaine ; à d’autres moments, la matière se soumet, mais la forme qui en résulte est entachée de doute. C’est dans cet intervalle qu’il situe « le drame silencieux de la création » – le moment d’accord où l’esprit trouve son point d’entrée et où la matière consent à être marquée.

Enrico David (né en 1966) est né à Ancône, en Italie, et s’est installé à Londres à la fin des années 1980, où il vit et travaille toujours. En 1994, il obtient une licence en sculpture à la Central Saint Martins de Londres.

Parmi ses expositions personnelles récentes, citons : Castello di Rivoli, Turin, Italie (2025) ; TRAMPS, New York (2024) ; KW Institute for Contemporary Art, Berlin (2023) ; Gió Marconi, Milan, Italie (2022) ; Pavillon italien, 58e Biennale de Venise, Italie (2019) ; Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington, DC (2019) ; Casa Masaccio, San Giovanni Valdarno, Italie (2017) ; Sharjah Art Foundation, Émirats arabes unis (2016) ; Lismore Castle, Comté de Waterford, Irlande (2016) ; The Hepworth Wakefield, West Yorkshire, Royaume-Uni (2015) ; UCLA Hammer Museum, Los Angeles, Californie (2013) ; New Museum, New York (2012) ; Museum für Gegenwartskunst, Bâle, Suisse (2009) ; Seattle Art Museum, Washington (2008) ; Institute of Contemporary Arts, Londres (2007) ; Stedelijk Museum, Amsterdam (2007) ; Tate Britain, Londres (2005), entre autres.

Parmi les expositions collectives, on peut citer : Michael Werner Gallery, Athènes (2024) ; Triennale di Milano, Italie (2023) ; The Church, Sag Harbor, New York (2022) ; Kestner Gesellschaft, Hanovre, Allemagne (2022) ; Castello di Rivoli, Turin, Italie (2022) ; Punta della Dogana, Venise, Italie (2020) ; Gladstone Gallery, New York (2020) ; Somerset House, Londres (2019) ; Kölnischer Kunstverein, Cologne, Allemagne (2019) ; De León Gallery, Bath, Royaume-Uni (2017) ; Massimo De Carlo, Milan, Italie (2016) ; Fondation Hippocrène, Paris (2014) ; 55e Biennale de Venise, Italie (2013).

Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses institutions publiques internationales, notamment le MOCA, Los Angeles, Californie ; Tate, Londres ; Stedelijk Museum, Amsterdam ; The Metropolitan Museum of Art, New York ; Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, Washington, DC ; Museum of Contemporary Art, Chicago, Illinois ; The Museum of Modern Art, New York, parmi d’autres.

Vues d'exposition

Oeuvres présentées

Enrico David

Aurora, 2025

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Enrico David

Assumption of we, 2014-25

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Enrico David

Necromancer, 2025

Enrico David

Sleepwalker, 2025

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Enrico David

Intruder, 2025

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Enrico David

Bold Upstanding, 2025

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Enrico David

Bulk Panting, 2025

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Enrico David

Self Portrait, 2025

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Enrico David

You are her, 2025

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